Comment déclarer un revenu mixte : emplois à la pige et emplois salariés

Qu’est-ce qu’un revenu mixte?

Si vous avez un revenu mixte, chaque type de revenu est traité différemment au moment de faire votre déclaration de revenus.

• Le revenu d’emploi est l’argent que vous gagnez auprès d’un employeur. L’employeur s’occupe de la majeure partie du travail à l’avance : il déduit l’impôt sur le revenu, les cotisations au RPC, ainsi que les primes d’assurance-emploi (AE) sur chaque paie. À la fin de l’année, il vous remet un feuillet T4 qui détaille vos revenus et vos déductions.
• Les revenus de travailleur autonome, en revanche, vous placent aux commandes. En l’absence de déductions de l’employeur, vous devez faire le suivi de tous les revenus et de toutes les dépenses, mettre de l’argent de côté pour les impôts, les cotisations au RPC et possiblement pour la TPS/TVH.
• Dès que vos revenus d’un travail autonome dépassent 30 000 $ au cours d’une période continue de 12 mois, vous devez vous inscrire à la TPS/TVH auprès de l’ARC. Par exemple, si vous avez créé votre entreprise le 1er juin et que vos revenus totaux atteignent 30 000 $ au 14 février de l’année suivante, vous êtes tenu de vous inscrire dans les 30 jours, soit avant le 14 mars. À partir de ce moment, vous percevrez la TPS/TVH auprès de vos clients et la remettrez régulièrement à l’ARC.

Comment fonctionne le revenu d’emploi avec un T4?

Si vous avez un revenu d’emploi, vos responsabilités fiscales sont en grande partie automatisées, mais cette simplicité comporte à la fois des avantages et des inconvénients. L’impôt sur le revenu, les cotisations au RPC et les cotisations à l’AE sont automatiquement déduits sur chaque paie, puis votre employeur les verse directement à l’ARC. Donc, votre paie correspond vraiment à ce que vous gagnez, soit votre revenu net après impôts, ce qui simplifie votre budget.

Bien que les employeurs offrent souvent des avantages supplémentaires, notamment des régimes d’assurance maladie et de retraite, le revenu d’emploi offre moins de flexibilité. Contrairement aux travailleurs autonomes, les employés ne peuvent généralement pas déduire les dépenses d’un bureau à domicile ni les frais d’utilisation d’un véhicule à des fins professionnelles, ce qui réduit les possibilités de réduire leur revenu imposable.

Existe-t-il différents types de travail autonome?

On entend par travailleur autonome toute personne qui gagne un revenu de façon indépendante (sans employeur). Vous déclarerez tous les revenus et toutes les dépenses d’entreprise sur votre déclaration de revenus des particuliers. De plus, vous êtes responsable de payer à la fois les parts employé et employeur des cotisations au RPC.

L’AE n’est pas automatique, mais les travailleurs autonomes peuvent choisir de s’inscrire au programme de prestations spéciales de l’assurance-emploi, qui fournit des prestations parentales, de maternité, de maladie et pour aidants familiaux. Comme nous l’avons mentionné, l’inscription à la TPS/TVH est obligatoire si votre revenu de travailleur autonome dépasse 30 000 $ au cours d’une période continue de 12 mois.

Voici les différents types de travail autonome :

• Propriétaire unique. Il s’agit d’un particulier qui exploite une entreprise non constituée en société. Les mêmes règles fiscales que celles pour les travailleurs autonomes s’appliquent : déclarer ses revenus dans sa déclaration, payez les deux parts de cotisations au RPC, mais pas d’AE, sauf en cas d’adhésion volontaire, et s’inscrire à la TPS/TVH dès que le seuil de 30 000 $ est atteint.
• Pigiste. Vous travaillez généralement sur des projets à court terme pour plusieurs clients. Vous êtes toujours considéré comme un travailleur autonome, ce qui signifie que vous ne recevez pas de feuillet T4 ni de prestations de l’employeur. De plus, vous devez payer vos propres impôts et vos cotisations au RPC, et remettre la TPS/TVH dès que vous dépassez le seuil de revenu.
• Entrepreneur indépendant. Semblable à un pigiste, sauf qu’ils ont souvent une entente plus longue avec un seul client. Les règles fiscales sont les mêmes, cependant, puisque vous n’êtes pas sur la liste de paie, vous devez verser vous-même vos impôts, payer la totalité de vos cotisations au RPC et commencer à facturer la TPS/TVH dès que vos ventes ou revenus dépassent 30 000 $.
• Travailleur occasionnel. Il s’agit d’un terme pour le travail à la demande (covoiturage, applications de livraison, etc.). Aux fins de l’impôt, ce type de travail est traité de la même manière que le travailleur autonome. Tous les travailleurs occasionnels suivent la règle de 30 000 $ pour la TPS/TVH, mais les chauffeurs de covoiturage doivent s’inscrire et percevoir la TPS/TVH sur le premier dollar gagné. Vous êtes entièrement responsable de vos cotisations au RPC, mais l’AE s’applique uniquement si vous choisissez d’y adhérer.

Comment déclarer votre revenu mixte

Déclarer des revenus mixtes peut sembler intimidant, mais le processus devient plus gérable quand on l’aborde par étapes. Voici un petit guide pour vous aider à rassembler les documents nécessaires, à savoir quoi déclarer et à produire votre déclaration de revenus en toute confiance.

Étape 1 : Rassembler vos documents

Avant de commencer votre déclaration, assurez-vous de réunir les éléments essentiels :

• Feuillets T4. Ces feuillets indiquent vos traitements ou salaires, les impôts retenus, les cotisations au RPC et les cotisations à l’AE. Les employeurs sont tenus de les remettre avant la fin février.
• Feuillets T4A. Certains clients ou plateformes émettent un feuillet T4A pour les revenus de pigistes. Si vous n’en recevez pas, vous devez tout de même déclarer tous vos revenus de travailleur autonome en présentant vos factures, sommaires de paiement ou dépôts en banque.
• Formulaire T2125. Permet de déclarer des revenus de travail autonome et de déduire des dépenses d’entreprise.
• Reçus et registres des dépenses d’entreprise. Bureau à domicile, fournitures, frais de véhicule, téléphone et Internet, logiciels, publicité, honoraires professionnels et plus encore.

Étape 2 : Déclarer vos revenus d’emploi (T4)

Saisissez les informations de vos feuillets T4 directement dans votre déclaration de revenus. Si vous avez travaillé pour plus d’un employeur, déclarez chaque T4 séparément pour que vos revenus d’emploi et vos retenues soient exacts.

TurboImpôt est là pour vous épauler et rendre le processus de déclaration plus simple.

Étape 3 : Déclarer vos revenus de travailleur autonome (formulaire T2125)

Utilisez le formulaire T2125 pour déclarer les revenus de votre entreprise et déduire vos dépenses admissibles. Le formulaire calcule votre revenu net (vos revenus moins vos dépenses) et le résultat est automatiquement ajouté à votre déclaration.

Pour remplir le formulaire T2125 correctement et maximiser les déductions, suivez ces conseils :

• Conservez des traces claires de vos factures et dépôts.
• Classez correctement vos dépenses (bureau à domicile, fournitures, véhicule, etc.).
• Demandez seulement la portion des frais payés à des fins professionnelles, comme ceux d’Internet ou de kilométrage.

Étape 4 : Entrer la TPS/TVH

L’inscription à la TPS et à la TVH est une étape distincte à déterminer, idéalement avant de préparer votre déclaration de revenus de particulier, car les déclarations de TPS/TVH sont produites séparément. Vous devez tout de même entrer la TPS/TVH totale perçue sur le formulaire T2125 au moment de faire vos impôts. Voici comment le processus fonctionne :

• Si vos revenus de travailleur autonome dépassent 30 000 $ au cours d’une période de 12 mois, vous devez vous inscrire à la TPS/TVH, la facturer sur les ventes imposables et produire des déclarations (mensuelles, trimestrielles ou annuelles).
• Avez-vous gagné moins de 30 000 $? Si oui, l’inscription est facultative, mais l’inscription volontaire vous permet de demander la déduction de la TPS/TVH sur les dépenses d’entreprise.
• Pour certaines activités, comme le covoiturage rémunéré, vous devez vous inscrire à la TPS/TVH dès votre premier dollar gagné.

Étape 5 : S’informer sur vos cotisations au RPC et à l’AE

Calculer les cotisations au RPC

Les employés voient leurs cotisations au RPC retenues automatiquement par leur employeur, mais les travailleurs autonomes doivent couvrir à la fois la part de l’employé et celle de l’employeur. Les cotisations au RPC sont établies à partir du revenu net généré par votre travail autonome (revenus moins les dépenses admissibles), et ces calculs sont automatiquement effectués dans votre déclaration de revenus. Vous bénéficierez également de déductions et de crédits conçus pour vous aider à compenser le coût supplémentaire des deux parts.

Décider si vous voulez être couvert par l’AE

Comme nous l’avons mentionné plus tôt, l’assurance-emploi n’est pas versée automatiquement pour les travailleurs autonomes. Songez à vous inscrire volontairement aux prestations spéciales d’assurance-emploi si vous pensez avoir besoin d’une couverture pour des situations comme un congé parental ou une maladie de longue durée. Consultez la page Prestations spéciales de l’assurance-emploi pour les travailleurs autonomes pour plus de détails.

Étape 6 : Déclarer tout revenu supplémentaire

N’oubliez pas les autres sources de revenus. Voici des exemples :

• Revenus de placements (feuillets T5, T3)
• Prestations d’assurance-emploi (AE)
• Revenu étranger (converti en CAD)
• Revenus de location (formulaire T776)

Étape 7 : Maximiser vos déductions et crédits

Un revenu mixte offre souvent plusieurs façons de réduire le montant global d’impôt à payer. Le fait de demander les déductions admissibles diminue votre revenu imposable, ce qui pourrait diminuer le montant d’impôt que vous devez payer. Les crédits personnels réduisent directement le montant d’impôt à payer, ce qui entraîne souvent un remboursement plus élevé ou moins d’impôt à payer.

• Déductions relatives à l’emploi. Cotisations syndicales et frais de travail à domicile admissibles.
• Dépenses liées à un travail autonome. Bureau à domicile, fournitures, véhicule, téléphone et Internet, publicité, abonnements, déplacements (la partie professionnelle seulement).
• Crédit personnel. Montant personnel de base (MPB),  cotisations à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER), frais médicaux, dons, frais de scolarité et frais de garde d’enfants.

Étape 8 : Réviser et produire votre déclaration en toute confiance

Effectuez une vérification finale, puis soumettez votre déclaration. À retenir :

• Date limite de paiement. Le 30 avril (les intérêts et les pénalités commencent à s’accumuler après cette date, si vous avez un solde dû).
• Date limite de production pour les travailleurs autonomes (et leur conjoint). Le 15 juin.

Si vous estimez le montant que vous devez, payez avant le 30 avril pour éviter de payer des intérêts, puis produisez votre déclaration avant le 15 juin pour confirmer le solde final.

Étape 9 : Réduire vos impôts de pigiste grâce à vos revenus d’emploi

Si vous avez gagné à la fois un revenu d’emploi et un revenu d’un travail autonome, les impôts retenus sur vos chèques de paie au cours de l’année, reflétés sur vos feuillets T4, pourraient aider à compenser les impôts que vous devez pour votre travail de pigiste.

Lorsque vous soumettez votre déclaration de revenus, le total de vos impôts à payer est calculé en fonction de vos sources de revenus combinées. Les montants déjà retenus sur vos revenus d’emploi sont imputés à votre montant total d’impôt à payer. Selon votre situation, vous pourriez réduire ou même couvrir entièrement le montant des impôts supplémentaires liés à vos revenus de pigiste.

Quelle est la date limite pour les travailleurs autonomes?

Pour la plupart des Canadiens, la date limite pour produire une déclaration de revenus est le 30 avril. Cependant, si vous (ou votre conjoint) avez gagné un revenu de travail autonome, vous disposez d’un peu plus de temps (la date limite de production de votre déclaration est le 15 juin). Voici le hic : même si vous avez plus de temps pour produire votre déclaration, vous devez tout de même payer vos impôts avant le 30 avril pour éviter des frais d’intérêt.

Pour éviter les mauvaises surprises au moment de produire votre déclaration, voici quelques conseils supplémentaires :

• Estimez les impôts à l’avance. Tout au long de l’année, faites régulièrement le suivi de vos revenus et de vos dépenses. À la fin de l’année, vous aurez une idée approximative de ce que vous pourriez devoir, ce qui vous aidera à éviter les tracas de dernière minute.
• Songez à verser des acomptes provisionnels. Les acomptes provisionnels répartissent vos paiements d’impôt de façon uniforme tout au long de l’année. De cette manière, vous évitez un paiement unique important au moment au moment des impôts, ainsi que des frais d’intérêts ou des pénalités.
• Payez avant le 30 avril. Que vous versiez ou non des acomptes provisionnels, envoyez tous les paiements estimatifs restant à l’ARC avant le 30 avril. Vous éviterez ainsi d’accumuler des frais d’intérêts, même si vous n’êtes pas tenu de produire votre déclaration avant le 15 juin.
• Transmettez votre déclaration avant le 15 juin. Produisez votre déclaration avant le 15 juin pour calculer officiellement votre solde d’impôt exact. Si vos estimations ou vos acomptes provisionnels étaient trop élevés, vous recevrez un remboursement. En revanche, si elles étaient trop basses, il vous restera simplement à payer la différence.

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Que vous soyez pigiste, contractuel ou entrepreneur indépendant ou que vous ayez plusieurs sources de revenus, TurboImpôt peut vous aider avec votre déclaration.

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