Par David Weedmark
En plus de la liberté accrue et du revenu d’appoint que procurent le travail indépendant, celui-ci comporte des responsabilités supplémentaires en matière fiscale, dont les employés ont rarement à se préoccuper. Mais si vous avez un employeur en même temps qu’un travail indépendant, l’aspect impôt peut s’avérer un peu plus complexe. Voici comment il faut s’y prendre lorsqu’on a un pied dans chacun de ces deux mondes fiscaux.
Revenu accru, palier d’imposition plus élevé
Jetez un coup d’œil aux d’imposition actuels pour les particuliers avant d’accepter de nouveaux travaux à titre d’entrepreneur indépendant. Plus votre revenu imposable est élevé et plus vous payez d’impôt chaque année. Les taux d’imposition fédéraux de 2015, impôt provincial non compris, sont les suivants :
- 15 % sur la première tranche de revenu imposable de 44 701 $
- 22 % sur la tranche suivante de 44 700 $ de revenu imposable, jusqu’à concurrence de 89 401 $
- 26 % sur la tranche suivante de 49 185 $ de revenu imposable, jusqu’à concurrence de 138 586 $
- 29 % sur la portion de revenu imposable qui excède 138 586 $.
L’impôt retenu à la source sur votre paie par votre employeur ne se rapporte qu’à votre revenu de travail. Mais le même taux d’imposition s’applique aussi à vos revenus tirés d’un travail indépendant. Par exemple, si vous gagnez 50 000 $ dans votre emploi et un montant supplémentaire de 10 000 $ à titre de travailleur indépendant, vous devrez payer un montant supplémentaire de 2 600 $ pour l’impôt fédéral sur ce revenu supplémentaire, en plus des autres impôts du gouvernement provincial.
Mais vous n’aurez pas nécessairement à faire un chèque pour ce montant. Pensez à maximiser vos cotisations à votre régime enregistré d’épargne-retraite. Les cotisations à un REER sont la meilleure façon de réduire votre revenu imposable tout en épargnant pour la retraite.
N’oubliez pas le Régime de pensions du Canada (RPC)
Les travailleurs indépendants doivent payer seuls la totalité de leurs cotisations au RPC. Lorsque vous travaillez pour un employeur, seulement 4,95 % de vos chèques de paye vont aux cotisations au RPC. Votre employeur paie l’autre moitié. Par contre, si vous êtes travailleur indépendant, vous payez au complet la cotisation de 9,9 %.
Cependant, la bonne nouvelle est que vous n’avez à cotiser au RPC que pour la première tranche de 53 600 $ de revenu gagné en 2015. Si vous touchez ce montant dans votre emploi et que votre employeur déduit déjà les cotisations au RPC, vous n’aurez pas à payer davantage à cause de vos gains d’un travail indépendant.
Planifiez aux fins de la TPS/TVH
Il est rare que les employés aient à se préoccuper de la taxe sur les produits et services (TPS) ou de la taxe de vente harmonisée (TVH) qui doit être facturée aux clients, sauf s’ils travaillent dans les domaines des ventes ou de la comptabilité. Les travailleurs indépendants doivent toutefois penser à cet aspect de leurs activités. Lorsque votre chiffre d’affaires de travailleur indépendant atteint 30 000 $ pour une année ou un trimestre, vous êtes tenu de vous inscrire à la TPS/TVH, de commencer à la facturer et de faire des remises. Surveillez l’évolution de vos ventes pour commencer à facturer la taxe à vos clients dès qu’il convient de le faire. Si vous ne le faites pas, vous pourriez payer des taxes pour vos biens et services en puisant dans vos goussets.
Plus de revenu = plus de dépenses à déduire
La fiscalité a aussi de bons côtés pour les travailleurs indépendants. Ils peuvent déduire des dépenses d’affaires de leur revenu d’un travail indépendant. Ces dépenses peuvent comprendre les frais de déplacement liés à votre travail autonome (ne pas inclure les déplacements aller-retour au lieu de travail à plein temps), ainsi qu’une partie de vos frais de services publics si vous disposez d’un bureau à domicile. N’oubliez pas de conserver vos reçus si vous invitez des clients au restaurant. Il est également permis de déduire la moitié des frais de représentation.
Prenez votre temps
Si une partie de votre revenu provient d’un travail indépendant, l’ARC vous donne quelques semaines de plus pour soumettre votre déclaration de revenus; vos formulaires d’impôt ne sont pas dus avant le 15 juin 2015, au lieu de l’habituelle date limite du 30 avril. Mais gardez à l’esprit que, si vous devez de l’impôt, un paiement est toujours exigible le 30 avril. Si vous devez de l’argent, vous devrez payer des intérêts si vous manquez l’échéance d’avril.
Biographie de l’auteur
Auteur publié et conférencier professionnel, David Weedmark conseille entreprises et gouvernements sur la technologie, les médias et le marketing depuis plus de 20 ans. Il a été professeur de sciences informatiques au Collège Algonquin et a lancé trois entreprises couronnées de succès, en plus d’avoir rédigé des centaines d’articles pour différents journaux et revues à travers le Canada et les États-Unis.