Par Scott Shpak
Il y a remboursement d’impôt lorsque le montant de l’impôt déduit de votre chèque de paie dépasse le montant de l’impôt que vous devez au gouvernement. Cela se produit souvent car il vous est possible de demander des crédits d’impôt et des montants que vous n’aviez pas songé à déclarer avant d’être en train de préparer vos déclarations, comme les frais médicaux, les activités pour enfants ou les cotisations au REER. Il peut être difficile pour vous de résister à la tentation de dépenser vos remboursements sur un voyage ou un nouveau vêtement haute couture (nous ne vous disons d’ailleurs pas de vous en abstenir carrément), mais de nombreuses options s’offrent à vous pour utiliser l’argent de façon à améliorer effectivement vos perspectives et votre santé financières, ce qui pourrait bien vous aider à mieux dormir.
Améliorez votre santé financière
Vous pouvez vous servir de vos remboursements pour améliorer votre situation financière en général, que vous ayez pour objectif d’économiser en vue de la retraite, d’acheter une maison ou encore de poursuivre vos études. Mais il peut être surprenant d’apprendre que dépenser vos remboursements de cette manière n’est peut-être pas le geste le plus sage à poser lorsque vous examinez les choses selon une perspective plus vaste.
Le fait de vous attaquer à une dette à taux d’intérêt élevé est, en général, perçu comme la meilleure démarche à prendre pour améliorer votre santé financière, mais comme le précise Jeremy Kroll, associé du cabinet de syndics de faillite A. Farber & Partners, dans la revue Canadian Living, il peut être plus prudent pour certaines personnes, notamment celles qui œuvrent dans des secteurs où il y a peu de sécurité d’emploi, d’utiliser leurs remboursements pour mettre en place un fonds d’urgence ou alimenter celui que vous avez déjà.
John Thompson, comptable et vice-président principal de BDO Sault Ste. Marie, recommande d’acquitter les factures en retard avant de régler les comptes de carte de crédit à taux d’intérêt élevé. Payer vos factures courantes à temps permet de protéger votre cote de solvabilité et votre crédit à venir.
Affectez de l’argent à votre prêt hypothécaire
Si vous payez vos factures et votre compte de carte de crédit au fur et à mesure, vous pouvez utiliser d’autres stratégies pour optimiser la valeur de vos remboursements d’impôt. Notamment, les propriétaires peuvent verser des paiements forfaitaires annuels à leur prêt hypothécaire. La plupart des prêts hypothécaires permettent aux propriétaires d’effectuer annuellement des versements supplémentaires jusqu’à concurrence de 5 à 25 % de la valeur du prêt, et ce sans pénalité.
Économisez en vue de faire des études
Les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) représentent une destination bien pensée pour les remboursements d’impôt des familles québécoises préoccupées par la hausse du coût des études postsecondaires. Un parent peut mettre en place un REEE pour son enfant et cotiser au régime. Même si cela n’entraîne pas une déduction d’impôt immédiate, le revenu de placement demeure à l’abri de l’impôt pendant qu’il se trouve dans le régime. Votre enfant doit toutefois payer de l’impôt sur le revenu généré par le placement pendant qu’il est aux études, mais le montant des cotisations est libre d’impôt au moment des retraits.
Vous pouvez décider d’utiliser les sommes provenant de vos remboursements d’impôt afin de reprendre vos études. À cet effet, vous pouvez déduire les frais de scolarité, le montant relatif aux études et le montant pour manuels de votre revenu pendant que vous êtes aux études. Bien que ces crédits ne visent qu’une partie des sommes que vous dépensez, vous pouvez néanmoins transférer les crédits non utilisés à votre conjoint ou les reporter aux années d’imposition ultérieures. Le montant de ces crédits dépend de certains facteurs, à savoir si vous êtes étudiant à temps plein ou à temps partiel et le nombre de mois pendant lesquels vous êtes inscrit.
Mettez de l’argent de côté en vue de la retraite
Les cotisations aux régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) peuvent engendrer des remboursements plus importants; vous pouvez utiliser l’argent qui vous revient pour augmenter votre épargne-retraite. Voilà l’option que préconise David Chilton, auteur d’ « Un barbier riche ». Comme il l’explique dans le journal The Globe and Mail, l’idée de dépenser vos remboursements sur quelque chose autre que des cotisations au REER va carrément à l’encontre de l’avantage premier de réaliser des économies d’impôt immédiates.
Le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est un instrument de placement relativement nouveau offert aux Québécois et Canadiens. Introduit en 2009, le CELI permet des cotisations annuelles d’au plus 5 000 $, somme qui représente des économies d’impôt. Le seuil permis est depuis passé à 5 500 $, mais les droits de cotisation remontent au début du programme. Puisque le CELI ne prévoit aucun allègement fiscal immédiat – il s’achète en dollars après impôt – le montant des remboursements d’impôt demeure donc inchangé dans l’année de cotisation.
Placer vos remboursements dans un CELI crée un compte dont les fonds fructifient de la même manière que les fonds placés dans un REER, quoique la croissance du placement au titre du CELI demeure à l’abri de l’impôt. Lorsque vous retirez des fonds d’un CELI, que ce soit pour la retraite ou d’autres fins, les sommes en question demeurent libres d’impôt et sans restriction. Le CELI peut servir à la fois de fonds d’urgence et d’instrument de revenu de retraite, ce qui en fait une destination idéale pour les remboursements d’impôt.
Biographie de l’auteur
À titre de gestionnaire d’exploitation et de projets techniques en photographie, Scott Shpak est également ingénieur de son et musicien ainsi que rédacteur en chef, rédacteur d’articles de fond et photographe chez Your Magazines Canada.